jeudi 19 novembre 2009

Et si c'était par la fin que tout commençait...

Quand j'étais petite, je possédais quelques livres d'une collection dont je ne me rappelle plus le nom; sur la quatrième de couverture de ces livres, on pouvait lire "Et si c'était par la fin que tout commençait..."
Et bien je vous propose de faire de même avec le récit de notre voyage à New York!

Dimanche matin, dernier jour de notre périple, nous sommes allés assister à une messe Gospel à Harlem. Athées l'un comme l'autre, qu'avions-nous donc besoin de nous rendre à l'église en cette belle matinée? La curiosité sans doute, l'envie de voir et d'entendre de nous-mêmes ce que beaucoup racontent, ce que les images des films nous renvoient. Le besoin d'essayer de comprendre, ne serait-ce qu'un peu, le sens de ces chants qui jusqu'alors ne sont que des images d'Epinal (si j'ose employer cette expression...!).

C'est dans la Elmendorf Reformed Church que nous avons choisi d'entrer. Il s'agit de la plus vieille église de Harlem, fondée en 1660 par un Hollandais, ce qui explique ce nom à consonance étrangement germanique... Le pasteur ici est une femme, le Révérend Patricia A. Singletary, depuis 2002. L'église, autrefois fréquentée par les Hollandais, est aujourd'hui un lieu de prière dont tous les fidèles appartiennent à la communauté noire de Harlem. Dans ce quartier, les églises foisonnent, on en trouve à tous les coins de rue.

Tout le monde est le bienvenu, et nous n'étions d'ailleurs pas les seuls touristes présents ce jour là. Nous devions être une dizaine de Français, en quête de nouvelles émotions...
Ce que nous avons trouvé dans cette église, en dépit de nos croyances propres, c'est une sincérité évidente. Une foi qui n'a pas peur de s'exprimer, une emphase peut-être propre à New York également, des chants qui ont une réelle signification dans l'esprit et dans le cœur de ceux qui les interprètent. En ce lieu et en cet instant, il n'y avait pas de place pour l'hypocrisie ou la mise en scène. Tout paraissait absolument et profondément sincère. Et c'est cela qui était beau, c'est cela qui, malgré nos convictions, nous a poussé à frapper dans nos mains et à chanter "The Lord is blessing me, right now!". Ça paraît incroyable? Je pense que ça le reste tant qu'on ne l'a pas vécu...

A la fin des deux heures de messe, après un sermon crié par le Pasteur, plutôt que murmuré telle une litanie vide de sens, nous nous sommes dirigés vers la sortie où ce même Pasteur nous a embrassés avec tendresse. Elle nous a demandé de lui écrire un mail. Non, nous ne le ferons pas. Non, une messe Gospel ne suffit pas à changer vos convictions religieuses. Mais, assurément, vous n'en ressortez pas indemne, il vous restera forcément ne serait-ce qu'un petit quelque chose de ce moment hors du temps.

"Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta.
Voilà pourquoi le soir,
Quand le chat se réveille,
J'aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil."

Ou comment l'on découvre, près de vingt ans plus tard, tout l'intérêt d'avoir retenu ces quelques vers de Maurice Carême qui prennent tout à coup un sens tout particulier... Interprétation libre...

1 commentaire:

  1. Bonjour Aude et Mickael,

    Je suis tombe par hasard sur votre tres interessant blog.
    Je suis a Chicago du 27 au 30 Decembre et je voudrais assister a une messe Gospel. Comme apparement vous vous etes trouvé une passion pour le Gospel (!!!), je voudrais savoir si vous connaissiez une eglise a Chicago du meme genre que celle de harlem.

    Merci beacoup pour votre aide.

    Julien

    julien.dallery@gmail.com

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